Cet article est une suite direct à ce post là. Cela faisait plusieurs mois que le brouillon traînait et je me suis enfin décidée à le finir.
“Word count: 2195” Hahahahaha TLDR
Mon poids avait augmenté avec mon âge, au collège et au lycée, je n’étais plus enrobée, j’étais grosse, déjà obèse.
Je me haïssais d’une telle force. L’armure de gras informe que je m’étais construite afin de rejeter l’attention des hommes fonctionnait.
Mon problème alors, fût que j’étais attirée par les-dits hommes.
J’ai eu des crushes, c’est normal ! La majorité du temps c’était non réciproque.
Il est parfois arrivé que le sentiment fût mutuel.
Mais les mecs étaient une race à part qu’il fallait absolument éviter, et qui pouvait bien aimer une personne aussi dégueulasse que moi ?
(Notons que j’ai vécu un nombre d’humiliations de la part de garçons pendant des années, vous savez les paris entre mecs pour voir qui oserait demander à la grosse de danser pendant une fête, et autre joyeuseté. Ce qui m’avait rendue encore plus paranoïaque.)
-Il y a d’abord eu E. au collège. On était amis, puis un jour il m’a demandé si je voulais être sa copine. Je lui ai bien évidemment répondu que non. Alors que je l’aimais bien moi. C’était juste tellement improbable. Pas grave, ça n’a pas empêché qu’on fût les meilleurs amis durant tout le collège et le lycée.
-Puis il a eu D. au lycée, en 1ère, c’était un Australien venu en échange scolaire. Il était mignon, grand, brun, marrant, et puis on avait les mêmes goûts musicaux. On s’amusait à se titiller sans arrêt. C’est connu, qui aime bien châtie bien. La fin de l’année scolaire arrivait et les fêtes l’accompagnant aussi. On était assis l’un à côté de l’autre à une fête, quasiment tout le monde dansait.
Il me fait “Tu danses?”
Et moi de répondre: “Avec qui?” #coldassbitch (MAIS AVEC LUI CONNASSE)
Il n’a rien répondu et est resté là à côté de moi.
Quelques minutes plus tard il me fait: “Tu peux poser ta tête sur mon épaule si t’es fatiguée”
“Non c’est bon, je suis pas fatiguée” (MAIS T’ES TROP COOOOOOOONNNNNEEE)
Il est resté assis à côté de moi et on a discuté pendant un moment.
J’étais dans ma tête (je suis encore) cet énorme blob sans forme qu’aucun homme ne pourrait aimer, j’avais tellement occulté tout intérêt romantique que je n’avais même pas remarqué que D me faisait de grands appels de phares. Mes œillères fonctionnaient si bien, j’en pinçais tellement pour lui, mais ça m’était tellement improbable que j’avais totalement annihilé toute tentative de sa part sans m’en rendre compte.
On s’est quittés à la dernière fête en juin. On avait mis l’album Dookie de Green Day et on discutait d’à quel point il déchirait.
Avant ça on avait joué au tennis sur le court privé de sa famille d’accueil (coucou la bourgeoisie campagnarde), je m’en souviens encore.
Bref quand j’ai dû partir on s’est étreint très longuement, puis je me suis fendue d’un “Good Bye Asshole” et lui de répondre “Adieu Connasse”.
Je souris encore de cet au revoir tellement mignon et pathétique.
Après son départ il nous arrivait de discuter sur MSN, pour se donner des nouvelles, parler de tout et de rien.
Il était venu me parler un jour, je ne sais plus trop de quoi mais il continua en me disant: “Cynthia je t’aime, et tu me manques beaucoup.”
J’avais le coeur tellement lourd et le souffle coupé. Je n’en revenais pas. Je lui ai répondu que je l’aimais et qu’il me manquait aussi mais c’était là tout ce qu’il me reste de lui.
Ces souvenirs doux amers d’une romance fantôme comme j’en ai beaucoup vécu.
J’ai re-regardé la première saison de My Mad Fat Diary ces deux derniers jours et je m’identifie tellement à Rae avec ses crushes sur tout ce qui bougeait. Les profs, les musiciens, les mecs du lycée. Je ris tellement rien que d’y penser, parce que c’étaient les hormones en ébullition qui parlaient.
La terminale est arrivée et est passée assez vite, je n’ai pas assez de doigts pour compter tous les crushes que j’ai pu avoir cette année là, mais c’était du crush léger, comme une ado peut en avoir régulièrement.
-Dans ma classe il y avait L., un blond aux cheveux longs qui écoutait du Néo métal et du punk et qui était meilleur pote avec V. le gothique du lycée. D’ailleurs D. traînait beaucoup avec eux en 1ère, et moi aussi du coup. Bref c’était amical et on parlait surtout musique en général. Après il y avait peut-être quelque chose à cette époque là, on se taquinait beaucoup avec L. mais sans rien de plus. On avait les mêmes potes donc on traînait aux mêmes fêtes, on allait aux mêmes concerts.
Une fois le bac en poche je suis partie à Lille pour la fac, lui à Amiens.
Puis un jour je suis allée au concert d’AFI à la Boule Noire à Paris avec ma pote Y. On longe la file pour aller s’y placer et j’aperçois la tête de V qui culmine tout le monde de son 2m de haut. L est à côté de lui et je suis trop contente de le voir, je me fends donc d’un “LLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLL” strident et assourdissant. Je suis assez discrète et calme comme fille, à la base.
Du coup on se rejoint et on reste dans la file ensemble tout en se racontant mutuellement ce qu’on a fait pendant ces mois à la fac. On était tous les deux trop contents de se revoir et du coup on ne s’est pas quittés de la soirée. Pendant le show, qui était génial soit dit en passant, L a commencé à se rapprocher de moi, c’était pendant une chanson assez calme mais qui avait des passages plus violents, et il met son bras autour de ma taille. Je me fige totalement, mon cerveau ne sait pas comment répondre à ce genre de geste, je n’ai jamais vécu ça auparavant.
Il fait quoi là ? Il se fout de ma gueule ? C’est quoi son problème ? Merde je fais quoi ? Ahhhhhhhhhhh ! Mais et s’il se foutait pas de ta gueule ? OSEF c’est trop bizarre, barre-toi !
Je réussis à m’extirper de mes pensées et commence à sauter sur place parce que le moment calme est fini. Puis je cours jusqu’aux toilettes, ou je reste bien 5 minutes pour reprendre mes esprits. J’ai tellement rien compris, c’est le genre d’attention à laquelle je n’avais jamais fait face auparavant. Je ne savais pas comment réagir. Moi je l’aimais bien L, mais mon cerveau a préféré tout avorter.
Bon après tout est revenu comme si rien ne s’était passé, salut à bientôt bla bla.
Sauf que quelques temps plus tard j’avais reçu un SMS de lui, et on a commencé à parler, se taquiner et flirter “Oui tu m’invites quand chez toi ?” “Ah non je n’y invite personne, encore moins toi” blah blah, je me rappelle plus grand chose. Par contre on devait se voir au nouvel an chez une amie commune, et je pense qu’on attendait tous les deux ça avec une telle impatience. Sauf que j’étais tellement nerveuse et anxieuse que je me suis complètement déchiré la tête à coup de bédos et d’alcool. Je crois même que j’ai dû, dans l’ivresse, l’envoyer bien chier quand il est venu me demander si tout allait bien.
Une partie de moi espérait quelque chose avec lui, mais une autre rejetait tout en bloc, j’étais déchirée entre deux et c’était horrible. Tout fût coupé suite à ce nouvel an, et je le regrette parfois encore. Si seulement j’avais pas été aussi stupide. me dis-je souvent.
Ce truc est tellement long bordel, je sais même plus quand j’ai commencé à l’écrire ! Nous sommes le 31 Décembre 2017, et c’est comme ça que je termine mon année.
Suite à L il y a eu des crushes sans importance, pour changer, des gens de l’internette avec qui tu entretiens des relations hyper proches et hyper ambiguës, qui une fois le moment de se voir se dégonflent totalement, sous prétexte que c’est trop loin (Allo, Paris intra-muros c’est pas le bout du monde.) Rien de bien grave.
Par contre une autre rencontre qui m’a énormément marquée, et pas en positif, fût lors de ma dernière année de fac. La rentrée avait eu lieu et je n’avais toujours pas d’appart, donc je squattais chez un pote au début, et de la famille ensuite. J’avais vu une annonce pour une colocation pas loin de chez le pote qui m’hebergeait.
J’avais quoi, 21 ans à tout casser, j’étais encore un bébé sans expérience.
J’avais rdv avec un mec de la colocation, une fois la-bas je me rends compte que c’est un mec que je croisais souvent à la fac et sur qui j’avais eu un petit flash! Il était tout à fait mon type: Chevelu, une barbe de quelques jours, un air d’intello. Il était en sociologie/psychologie.
Moi à l’époque j’avais les cheveux roses, j’étais donc assez remarquable, une grosse avec des cheveux roses ça courait pas les rues.
Bref, il commence à me poser des questions, sur ce que je cherchais comme coloc, si j’étais calme, ce que j’écoutais comme musique, plein de trucs. Moi bien sûr, je répondais de façon à sembler la plus compatible possible, j’étais tellement dans la merde qu’il me fallait absolument un appart.
Puis pendant cet entretien il a commencé à avoir des questions bien louches, du genre si j’avais beaucoup d’amis, si j’avais un copain, si je pouvais dire que j’avais des amis proches ou plus des potes, si je pensais que mes amis me méritaient, si j’étais vierge, si je me sentais seule. Je ne me souviens plus de l’ordre dans lequel les questions avaient été posées, mais tout ça m’avait beaucoup ébranlée et je m’étais mise à pleurer. Ca n’allait déjà pas à cette époque, et il avait mis le doigt dessus.
Ca s’est terminé, il a pris mon numéro pour me donner une réponse vite, et je suis partie.
Quelques temps plus tard il m’appelle et me dit que je n’étais malheureusement pas retenue pour la coloc, je lui dis que c’est pas grave, que j’étais sur un autre filon. Il me dit alors que même si l’histoire coloc n’avait rien donné, il aimerait pouvoir me rappeler pour boire un verre. Paniquée, je lui dis ok.
La semaine d’après je trouve un studio et je déménage dans la foulée. C’est une fois installée qu’il me téléphone et me demande si je voulais aller boire un verre avec lui le vendredi. Toujours aussi paniquée je réponds à l’affirmative. On était genre le mardi, et j’allais passer le reste de la semaine à me retourner le cerveau à propos de ça, oui mais si il refait son truc de la dernière fois, le mec m’a foutu dans une situation de vulnérabilité intense, il va faire quoi cette fois ?
J’avais accepté parce qu’il me plaisait et que je me disais que j’allais pas toujours rester enfermée dans ma coquille.
Mais ça me mettait dans un état de stress tellement intense, j’ai fini par lui envoyer un message pour lui dire qu’au final j’allais devoir refuser.
Ce à quoi il me répondit que c’était dommage, et il me demandait la raison.
Je lui ai donc répondu que j’avais pas l’intention de me faire retourner le cerveau une deuxième fois, et que je doutais de ses intentions.
Il a donc fini par répondre qu’il me trouvait sexuellement attirante et qu’on allait bien s’amuser.
GROSSE ERREUR
Je lui ai dit de ne plus me contacter, puis j’ai enlevé la batterie de mon téléphone et je me suis terrée pendant quelques jours dans mon studio. J’avais une peur panique de le croiser à la fac.
Je l’ai recroisé d’ailleurs, je l’ai vu arriver au loin. Heureusement j’étais avec des potes, j’ai donc fait ce truc ridicule qu’on fait tout le temps quand on veut faire genre qu’on a pas vu quelqu’un et qu’on s’amuse trop. J’ai ri à gorge déployée comme si je vivais le moment le plus drôle de ma vie. Pathétique.
Enfin voila, il ne m’a plus contactée après ça, et c’est tant mieux. Il était bien trop creepy pour moi.
C’est ainsi que s’achève le conte de ma vie sentimentale. Une succession de gêne, d’échecs et de vide.
Tout ça m’a rendue tellement méfiante et blasée, ajoutez à cela la haine que je me porte. Comment aimer quelqu’un qui se hait à ce point ?
J’avais abandonné tout espoir à ce niveau là. J’étais imbaisable, imbuvale, infréquentable.
J’avais abandonné la gent masculine pour de bon.
Jusqu’à aujourd’hui.
Oh ne vous inquiétez pas, ça n’a pas l’air réciproque, et ne le sera surement jamais. Et je suis beaucoup trop embarrassante et embarrassée. “Tiens je vois mon crush ce soir, si je ne faisais absolument rien ? C’est une excellente technique de rapprochement !”
Mais bon, je pensais mon cœur définitivement mort. Et bah non !
(Et puis parfois la solitude me pèse tellement que j’ai limite envie de m’inscrire sur des sites de rencontre. Puis je me souviens que les mecs gâchent tout)
Voila, j’ai fini cet article très vite comme ça je l’aurais posté le dernier jour de 2017.
Bonne année 2018 à toi qui me lit, en espérant qu’elle soit 1000 fois meilleure que 2017.