Perfecting Loneliness part deux.

Je sais je sais je sais je sais …. Je vais ENCORE me plaindre….

Pardon mais je commence à saturer. Le vernis de “meuf forte” dont j’essayais de m’affubler commence à s’écailler et je ne vais plus pouvoir le faire tenir longtemps.
Je sens ma vie me glisser entre les doigts, je n’arrive plus à rien.
Je ne peux pas lire un bouquin, un article ou autre chose sans avoir mon cerveau qui vrille et sans devoir relire la même phrase à répétition parce que rien ne rentre.
Je n’arrive plus à dormir et le retard de sommeil commence à se faire sentir dans mon corps et dans mon âme.
Je n’arrive plus à me réjouir de rien car tout est insipide et sans saveur.
Je me noie dans le sommeil et la musique.
J’ai l’impression de ne plus me contrôler, ni mon corps, ni mon âme, donc je détruis consciencieusement mes cheveux car ils sont la dernière chose dont j’avais encore le contrôle.

Mon cerveau ne me laisse plus aucun répit et m’envoie des signaux dans tous les sens. Le matin j’ai la nausée parce qu’il faut continuer de vivre, le soir je bouffe pour combler ce vide dont je suis constituée à 99%.
Je me hais parce que je n’arrive pas à avoir une réaction rationnelle et posée sur tout ça. Je suis tellement frustrée et en colère contre moi-même parce que j’avais jusque là réussi à tenir. Mais mon château de carte s’ébranle à chaque coup de vent et il n’y a qu’en pleurant que j’arrive à me calmer. AHHHHH.

Tout le monde construit sa vie et son avenir pendant que je continue à avoir cette impression d’être sur le bas-côté, à regarder les autres avancer, tout en essayant de poser des rustines sur les chambres à air abîmées de ma caisse à savon.

Je sais pertinemment que ça ne mène à rien de me comparer sans arrêt aux autres, mais on est programmé comme ça. On jauge son propre bonheur par rapport au bonheur que l’on perçoit chez l’autre.
Vous savez ces étapes de construction de vie, pré-établies par la société hétéronormée, qui nous poursuivent toute notre vie.
J’avais fait, à cause de mes expériences catastrophiques en la matière, une croix sur tout ce qui se rapportait aux relations interpersonnelles, amoureuses, les enfants, la famille.
Je n’espérais plus rien de ce côté parce que j’en avais été à la fois refoulée et dégoûtée. A quoi bon rechercher quelque chose que je ne pourrais jamais avoir. Et je savais parfaitement, et pertinemment que je n’avais aucun droit d’exiger tout cela de personne. Si ça n’arrivait pas, c’est que ça ne devait pas arriver, je m’étais fait une raison.

Mais ça me torture de plus en plus, et je m’en veux tellement de me sentir torturée par tout ça.
Je me demande souvent “Mais pourquoi pas moi aussi bordel de merde ?”.
Voir les gens en couple dans la rue me crève le cœur parce que je suis persuadée de ne pas y avoir droit.

sdqfqqs

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *