Aujourd’hui je voulais partager un poème de Rachel Wiley, qui est une poétesse fat positive Américaine dont les poèmes m’émeuvent et me touchent particulièrement.
Celui-ci parle de grossophobie médicale et est tellement parlant.
J’ai essayé de le traduire de mon mieux, n’ayant pas de transcript, j’ai tout fait à l’oreille donc je ne garantis pas l’exactitude de ma retranscription, merci mon ouïe déficiente (Entendre par exemple “ear egg” au lieu de “ear ache”. Si vous attrapez quelque chose que je n’ai pas bien compris, ne pas hésiter à me contacter 🙂
Vous pourrez trouver son nouveau recueil de poèmes intitulé “Nothing is Okay” chez Button Poetry
Et maintenant le poème:
Dans cette blague classique un patient arrive chez le docteur et lui demande “Docteur, j’ai mal quand je bouge le bras comme ça. Qu’est ce je dois faire ?” Et le docteur de répondre “Arrêtez donc de bouger votre bras ainsi !”
Cette fois-ci une grosse arrive chez le docteur et lui dit “Docteur, j’ai mal quand je bouge le bras comme ça. Qu’est ce que je dois faire ?” Et le docteur de répondre “Avez-vous déjà pensé à la chirurgie bariatrique ?”
La grosse arrive chez le docteur pour se faire vacciner contre la grippe et reçoit un sermon sur l’IMC.
La grosse arrive chez le docteur avec un mal d’oreille et le docteur lui demande si elle a déjà mangé une salade dans sa vie.
La grosse arrive chez le docteur avec une grave morsure d’araignée et le docteur est obsédé par le fait que sa tension artérielle soit si basse, basse pour une personne aussi grosse quand même, il insiste pour vérifier sa tension trois fois avant d’y croire et oublie complètement que la raison pour laquelle elle était venue était cette morsure d’araignée devenue violette avec le venin.
La grosse arrive chez le docteur pour demander des anti-dépresseurs et il lui prescrit de faire de l’exercice parce que sa dépression est évidemment due à sa graisse, et évidemment les corps gros ne font jamais d’exercice et restent gros.
La grosse arrive chez le docteur trois mois plus tard pour le rendez-vous de suivi et le docteur lui demande: “Avez-vous enfin réfléchi à la chirurgie bariatrique ?”
La grosse est fatiguée d’être constamment diagnostiquée comme grosse donc elle arrête d’aller chez le docteur.
La grosse arrive dans le monde et dit “Monde, exister de la sorte me fait souffrir !” et le monde dit “Et bien cesse donc d’exister ainsi !”
La grosse traverse un monde qui préférerait la voir se faire ouvrir en deux plutôt que d’exister telle qu’elle est, peu importe les effets secondaires.
La grosse traverse un monde envahi de docteurs du dimanche qui prétendent se soucier de sa santé, peu importe les effets secondaires.
La grosse arrive dans le monde et parvient, malgré tout, à aimer son gros corps, et le monde lui dit: “Cesse donc de glorifier l’obésité!”
La grosse arrive dans le monde et dit: “Je ne vous dois pas de rapetisser, vous savez. Je ne vous dois pas d’être mince, d’essayer d’être mince ou de désirer être mince. Parce que vous partez du principe qu’être mince veut dire être en bonne santé.
D’ailleurs je ne vous dois pas d’être en bonne santé, visible ou non, pour qu’on me traite avec respect. Je mérite que l’on s’occupe de moi. Je mérite d’exister telle que je suis ! Je mérite qu’on l’on me dise pour la première fois “Il n’y a pas de mal”
Et le monde dit: “Ça c’est vraiment la blague la plus drôle qu’on ait entendu.”
Et voici la version originale (Je ne suis pas absolument sûre à la fin au niveau du “no harm done” m’enfin…
The old joke goes “patient walks into the doctor’s office, says “doctor it hurts when I move my arm like this, what should I do ?” the doctor says “so don’t move your arm like that”
Now fat girl walks into the doctor’s office, says “Doctor it hurts when I move my arm like this, what should I do ?” and the doctor says “have you considered weight loss surgery ?”
Fat girl walks into the doctor’s for a flu shot and gets a lecture about BMI
Fat girl walks into the doctor’s with an ear ache and gets asked if she’s ever eaten a salad
Fat girl walks into the doctor’s office with a spider bite and the doctor obsesses over how low her blood pressure is, low for such a fat person anyway, insists on checking it three times before he’ll believe it,
forgets completely about the mass of purple spider venom that brought her here, to begin with.
Fat girl walks into the doctor’s to ask about anti-depressants and gets prescribed exercise because obviously her depression is because of her fat, and obviously fat bodies never exercise and stay fat.
Fat girl walks into the doctor’s office for a standard three-month follow-up appointment and the doctor says “Have you considered that weight-loss surgery yet ?”
Fat girl is tired of being constantly diagnosed as fat so fat girl stops walking into the doctor’s office
Fat girl walks into the world and says “World ! It hurts to exist like this !” and the world says “So stop existing like that !”
Fat girl walks through a world that would rather she sliced herself open than to exist as she does, side effects be damned
Fat girl walks through a world overrun with sidewalk doctors who claim to be concerned by her health, side effects be damned
Fat girl walks into the world and still, somehow, manages to love her fat body, and the world says “Stop glorifying obesity !”
Fat girl walks into the world and says “I do not owe you shrinking, you know ! I do not owe you thinness, attempted thinness or desired thinness ! Because you assume thinness equals health.
For that matter, I do not owe you health, perceived or otherwise, to receive basic respect. I am deserving of care, I am deserving to exist as I do ! I am deserving a FIRST ? No harm done.”
And the world says “THAT is the best joke we’ve heard.” Oh dang